Plateforme et contenus de formation constituent un tout… du point de vue de l'apprenant. Ce constat anime l'offre : un nombre croissant d'acteurs cherchent à unifier l'expérience apprenant.
Plateformes de formation (LMS en particulier) et contenus ont longtemps vécu séparés…
Entendons-nous : cette séparation n’était pas complète, car une plateforme sans contenus n’est pas plus utile qu’un moteur sans carburant ; idem des contenus dont la diffusion nécessite une plateforme… mais on pourrait objecter que certaines entreprises ont temporairement utilisé leur Intranet RH en lieu et place d’un LMS. Toutefois la preuve que contenus et plateforme de formation sont souvent encore pensés séparément est apportée par l'appels d’offres en vue de l’acquisition d’un LMS. On constate que la part consacrée aux contenus - patrimoine existant, contenus à migrer ou à développer ou auxquels s'abonner - est finalement congrue, l’essentiel des discussions portant sur l’interface du portail ou sur ses fonctionnalités.
Plateforme, contenus : la double complexité…
Il est vrai que la complexité d’un projet LMS (acquisition, paramétrage, déploiement) pousse à s’alléger de la question tout aussi complexe des contenus : il sera toujours temps, post décision, de s’en préoccuper. Car la question des contenus est en effet des plus complexes. Qu’il s’agisse des contenus sur mesure métier que la direction formation traîne comme un boulet : quels sont les contenus encore valables (au fond et dans la forme), que faire des autres, quid de ceux qu’on peut sauver sous réserve d’une remise au goût du jour, où se trouvent les contenus à conserver (quand l’entreprise dispose de plusieurs plateformes de formation)… ? Qu’il s’agisse aussi des contenus (mal nommés) “sur étagère”, diffusés depuis la plateforme de leur éditeur : quel lien entre la plateforme LMS en cours d’acquisition et les plateformes tierces de contenus génériques, quelle continuité de l’expérience apprenant dans la circulation entre contenus sur mesure, de la seule maîtrise de l’entreprise, et contenus génériques ? On préfère éluder.
Penser plateforme et contenus de conserve…
Plateforme et contenus doivent pourtant être traités de conserve. Sauf à perdre rapidement ses clients (les apprenants), un portail de formation répondant en tout point à leurs attentes ne saurait donner accès à des contenus de fond ou de design médiocres ; inversement on n’ira même pas “cliquer” sur des contenus si le portail de formation, son “look and feel”, ses widgets, s’éloigne trop des designs actuels du Web. C’est la nécessaire continuité de l’expérience apprenant qui impose aux professionnels de formation de penser en même temps le portail et les contenus.
La convergence plateforme et contenus est en cours…
Cette approche est d’ores et déjà à l’œuvre chez un certain nombre de fournisseurs : Crossknowledge, Percipio (Skillsoft), Udemy voire LinkedIn Learning, dont l'offre unfie une plateforme (avec toutes les fonctionnalités qu'on en attend) et des contenus de haut niveau dans une parfaite harmonie de design. “Learning Experience Platform”, dit-on, dans la mesure où elle vise à maximiser l'expérience apprenant ; voire des Netflix-Like Platform, mais à tort car la proposition va bien au-delà d’une simple “Learning TV”.
Préoccupation des contenus aussi chez des fournisseurs plus traditionnels de LMS ou de talent management system qui proposent l’abonnement à des catalogues de contenus tiers (Cornerstone avec son offre AnyContent, ses playlists ; l’entrée encore timide de Talentsoft sur ce marché, mais dont on peut prévoir la montée en puissance). Autre type d'alliance, celui qu'on trouve entre des acteurs "traditionnels" et des start-up de l'expérience apprenant (Cegos et EdCast).
Des exemples qui montrent que l'intégration plateforme-contenus, qu’elle soit native ou qu’elle provienne de partenariats, concernent essentiellement des formations transversales… perçues comme l'Eldorado du moment.
Michel Diaz
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